Dire non

Dire non

« Je ne sais pas dire non », « c’est difficile de refuser une demande », « je n’arrive pas à m’imposer ». Voilà autant de phrases que j’entends de la part de mes clients en séance de coaching. Beaucoup me partagent régulièrement leur difficulté à dire « non », à poser une limite, à s’affirmer.

Malgré les difficultés et l’inconfort dans lesquels ils se retrouvent, ils continuent à accéder aux demandes des autres. Mais cela peut les conduire à de vraies souffrances.


Pourquoi est-ce difficile de dire non et de s’affirmer ?

Tout d’abord, la plupart du temps, la peur d’être rejeté, de ne pas être apprécié, ou bien celle de se tromper, de faire un mauvais choix.
Cette tendance vient d’un besoin commun à beaucoup d’êtres humains : le besoin d’appartenance et d’intégration sociale.

Lorsque vous dites « non », vous risquez de passer pour quelqu’un d’incorrect, d’impoli, de non serviable, pire d’égoïste !!! Vous craignez de casser la belle image que vous donnez de vous aux autres, de les décevoir, de les blesser ou d’être jugé pour ce que vous n’êtes pas.

Certains craignent également d’entrer en conflit et ne savent pas comment gérer ces situations. Alors pour les éviter, ils répondent positivement aux demandes des autres. En satisfaisant l’autre, il n’y a plus matière à désaccord.

Ensuite, cette tendance à être « gentil » peut provenir aussi de votre éducation. Vos parents et vos enseignants vous ont appris à être polis, bien sages et à ne pas vous rebeller ! Le « non » est très mal vu, preuve d’une mauvaise éducation ou d’insolence !

Enfin, votre culture d’origine influence également votre capacité à dire « non » ou pas. En Asie, il est difficile de montrer son désaccord, surtout face à un manager ou un représentant de l’autorité. Pour les Britanniques, la politesse est la règle d’or et leurs propos sont souvent minimisés.

Dire « non » devient alors un comportement à bannir pour éviter le rejet, pour préserver votre égo et votre image, pour rester fidèle à votre éducation ou à vos origines.

 

Quels sont les risques à ne pas savoir dire « non » ?

Les coûts réels à ne pas savoir dire « non » commencent par la déception et la frustration. A force de dire « oui » à tout-va, vous donnez l’habitude aux autres d’accéder à leurs demandes.

Mais, vous attendez implicitement en retour de la reconnaissance et une même tendance à dire « oui » à vos propres demandes. Et quand votre demande est rejetée (parce que les autres, eux, n’ont pas de problème à dire « non » !), c’est la colère et la rancœur qui vous guettent et qui vont s’accumuler au fur et à mesure, jusqu’à être source d’une vraie souffrance psychique ou morale.

C’est aussi un réel risque d’épuisement : plus vous dites « oui », plus on vous sollicite, plus vous en faites et plus vous êtes fatigué !

Et enfin, c’est un vrai danger pour l’estime de soi : quelle valeur vous vous attribuez puisque vous acceptez les requêtes des autres au détriment de vos valeurs, de vos envies et de vos besoins ? D’accord ou pas d’accord, vous acceptez !

 

Dire « non » mais pas n’importe quel « non »

Bien sûr, il n’est pas question de tomber dans l’excès inverse ! Il ne s’agit pas de refuser toutes les demandes de façon systématique et non justifiée, au risque de passer pour le grincheux de service ! Ni d’être fermé et définitif. Le « non » ouvert et respectueux de l’autre est celui suivi d’une proposition alternative.

Attention également au « non » de ras-le-bol ! Celui qui vient après trop de « oui » et qui exprime votre frustration, votre déception, votre colère, votre désabusement, bref tout un tas d’émotions pas trop agréables pour vous ni pour les autres ! Exprimés dans de telles circonstances, ils risquent de fermer la relation avec l’autre.

Enfin, il n’est pas bon non plus de dire « non » pour dire « oui » à une autre contrainte plus forte : par exemple, refuser d’aller à l’anniversaire de tonton André pour aller à une réunion à 19h requise par votre manager, ou le contraire 😉

 

Comment dire non, sans passer pour un monstre ou un égoïste ?

1. Prenez le temps de réfléchir à votre réponse

Tout d’abord, dire non n’est pas forcément le premier réflexe que vous aurez. Si vous avez une tendance naturelle à accepter facilement, apprenez à ne plus réagir en pilotage automatique. Questionnez-vous sur ce que vous voulez vraiment : accepter ou refuser. Et cette réflexion peut demander du temps. Donc le première règle est de prendre le temps de réfléchir à la réponse que vous souhaitez apportée. Pour cela, n’hésitez pas à demander un délai avant d’apporter votre réponse. Et vous l’avez compris, il s’agit maintenant d’identifier à quoi vous dites oui pour vous quand vous dites non à l’autre.
Ça y est, vous avez choisi de dire non ? A vous de jouer !

2. Soyez ferme dans votre réponse

Soyez sûr€ de vous dans votre réponse, ne restez pas dans le vague, apportez une réponse franche qui ne laissera pas de doute quant à votre décision ! Il n’y a rien de pire que de laisser planer le doute, c’est la porte ouverte aux malentendus, aux frustrations et au conflit !
Assumez pleinement votre non. Vous n’avez pas à vous justifier, à expliquer votre refus ou à vous excuser de votre refus. C’est votre choix et vous devez l’affirmer fermement et sans hésitation.

3. Respectez votre interlocuteur

Si vous avez peur de blesser l’autre par votre refus ou qu’il ne se sente rejeté, précisez à votre interlocuteur qu’il n’y a rien de personnel dans votre refus, que votre décision est indépendante de lui. Essayer de comprendre son besoin dans sa demande et dites-lui que vous avez compris en quoi cette demande est importante pour lui, mais que pour autant vous refusez sa demande.

4. Proposez une alternative

Ensuite, vous pouvez terminer votre refus en formulant une alternative ou un compromis. A cet effet, vous pouvez proposer une autre possibilité : « je ne peux pas maintenant mais plutôt demain » par exemple.

5. Positivez votre réponse !

Dire non de façon positive, ça vous semble bizarre ? Pourtant, c’est tout à fait possible et permet d’adoucir le côté négatif de votre « non ». Par exemple, « J’aurai vraiment aimé t’aider, mais cette fois-ci ce n’est pas possible pour moi » ou « je suis touché que tu penses à moi, mais je ne peux pas accepter » Vous verrez que votre non passera bien mieux auprès de votre interlocuteur !

 

Alors, c’est quoi un VRAI « non » ?

En résumé, vous l’aurez compris, le VRAI « non », c’est :
Un « non » de valeur : celui qui respecte vos valeurs et votre identité.
Le « non » qui dit oui : celui qui vous permet de vous dire « oui » à vous-même.
Celui qui ouvre au dialogue : après le « non » vient la proposition d’une autre possibilité.

 

Conclusion

Savoir dire « non » et « oui » à bon escient et de façon réfléchie favorise des relations authentiques et de confiance avec les autres. Vous gagnez en crédibilité, votre entourage connait la valeur de votre réponse, réfléchie et cohérente avec qui vous êtes.

Refuser une demande ne fera pas de vous une personne détestable ou égoïste. Au contraire, votre « non » donnera de la valeur à vos « oui », vous n’en serez que plus respecté.
En vous affirmant, vous respectez vos valeurs et vous écoutez vos besoins, essentiels à la construction d’une estime de vous solide.

Vous êtes alors plus en mesure d’obtenir ce que vous voulez dans la vie !

Alors, vous essayez quand de dire non ?

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